Le peuple DINKA du Soudan du Sud

Le peuple DINKA du Soudan du Sud

Les Dinka sont un peuple d’agriculteurs-pasteurs du Soudan du Sud, vivant dans les régions de Bahr al-Ghazal (bassin du Nil), Jonglei, ainsi qu’au sud du Kordofan et du Nil Supérieur.

Les traditions religieuses, ainsi que le style de vie des Dinka, étaient en opposition avec la campagne d’islamisation des populations autochtones du Sud voulue par le pouvoir central de Khartoum.

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Tout comme leurs voisins Nuers, les Dinka entrèrent en rébellion armée avec le régime en 1983. Cette seconde guerre civile soudanaise qui dura 21 ans, fit des milliers de morts chez les Dinka. D’autres ont fui et se sont retrouvés par milliers dans des camps de réfugiés au Soudan, ou dans les pays voisins comme le Kenya ou l’Éthiopie .

Les Dinka sont un peuple de pasteurs dans lequel la place des troupeaux bovins (presque exclusivement de bêtes de race abigar) tient une très grande importance, tant dans l’activité économique que la vie religieuse de la communauté. Ainsi, à un homme entrant dans une classe d’âge, on offre un taureau décoré auquel on a donné son nom. Ils vivent en petites communautés autonomes de tradition patrilinéaire et exogame.

Ainsi, la société dinka, divisée en classes, repose sur une structure dualiste : chaque clan est divisé en deux groupes, dans lesquels seuls les mariages exogamiques sont autorisés, l’homme prenant son épouse dans l’autre groupe opposé. Un mariage, même consenti, peut s’assimiler à un achat qui n’est conclu que lorsque le prétendant accepte de fournir au père de la femme qu’il convoite, un certain nombre de têtes de bétail.

Source : Wikipedia

 

 

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Le peuple Mursi de l’Ethiopie

Le peuple Mursi de l’Ethiopie

Les Mursis sont une ethnie semi-nomade vivant au sud de l’Ethiopie. Pour être plus précis, ils occupent la périphérie ouest duParc National de Mago, en bordure de la rivière Omo. Parmi tous les peuples indigènes répertoriés en Afrique, c’est le seul peuple où l’on peut encore voir les femmes porter des ornements labiaux, aussi connus sous l’appellation « labret ». Lors d’un voyage en Ethiopie, partir à la rencontre des Mursis fait partie des attractions phares qu’il ne faut surtout pas manquer.

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Histoire

Les Mursis occupent depuis des années les zones forestières situées aux confins ouest de la périphérie du Parc National de Mago. Ce peuple semi-nomade vit en bordure de la rivière Omo qu’il partage avec d’autres tribus. Parmi les populations indigènes qui vivent à proximité des Mursis, il y a notamment les Bodis, les Surmas, les Anuaks, et les les Nuers.

Depuis leur arrivée sur la périphérie ouest du Parc National de Mago, les Mursis se battent régulièrement avec les autres peuples qui partagent les terres sur lesquelles ils résident. Les raisons de ses querelles incessantes sont particulièrement liées au vol de bétail et les razzias de femmes. Ainsi, leurs principaux ennemis sont notamment les Hamers et les Bodis.

Ils ont peur de la « bête la plus terrifiante d’Ethiopie » : la mouche tsé-tsé. D’ailleurs, afin de limiter au maximum les ravages causés par la maladie du sommeil, ils n’amènent leur bétail s’abreuver à la rivière que très rarement, en cas d’extrême nécessité.

Au même titre que toutes les ethnies citées auparavant, les Mursis parlent une langue nilotique (leur langue s’appelle « Mursi »). Pour pouvoir communiquer avec eux, il vous faudra alors faire appel aux services d’un interprète.

Les Mursis aujourd’hui

Actuellement, le nombre d’individus déclarés « Mursis » ne dépasse pas les 10.000. Durant le recensement de 2007 qui s’est fait en Ethiopie, seules 7 483 personnes sur une population totale de 73 750 932 personnes se sont déclarées « Mursis ».

Au fil des années, ce peuple indigène éthiopien a gardé la grande majorité de ses us et coutumes. En décidant d’aller à leur rencontre, vous aurez le plaisir d’assister à de nombreuses traditions qui se transmettent de génération en génération. Parmi celles qu’il ne faut pas manquer, il y a le fameux « Donga ». Destiné aux jeunes hommes qui souhaitent se marier, celui-ci se déroule à la fin de la saison des pluies (aux environs du mois de septembre). Il s’agit d’un tournoi qui combine agilité, force, et précision. Les participants se lancent dans des duels dans lesquels il faut donner une correction sévère à son rival sans pour autant le tuer. Celui qui gagne tous les combats est porté en triomphe devant un parterre de jeunes filles. L’une d’elles le choisira alors pour époux.

Un voyage au cœur de la tribu Mursi vous donne également l’opportunité de rencontrer les mystérieuses « femmes à plateau ». Ce sont ces femmes qui portent des plateaux circulaires en argile appelés « labrets » sur leur lèvre inférieure. Mis en place dès l’âge de 10 ans, ils suivent tout un rituel pour cela :

  • On commence par l’extraction des incisives inférieures,
  • On perfore la lèvre et on y insère une cheville en bois,
  • L’orifice est élargi d’année en année par l’introduction de cylindres de plus en plus grands,
  • Enfin, lorsque l’orifice est assez large, on peut installer le grand disque d’argile décoré de gravures.

Un passage ou un séjour chez les Mursis vous offre l’occasion de visiter le Parc National de Mago. Une excursion dans cette réserve naturelle éthiopienne vous donne accès à de multiples activités : safaris animaliers, escalade du Mont Mago, camping dans les plaines de savanes ou les déserts, etc..

Climat

Pour aller à la rencontre de l’Ethnie Musri, évitez les mois de juillet et d’août car c’est la saison des pluies durant ces deux mois et les routes sont quasi impraticables, même pour les 4×4.

Les meilleurs moments leur rendre visite sont : janvier, février, mars, avril, mai, juin, septembre, octobre, novembre, et décembre.

Où rencontrer les Mursis ?

Vous désirez rencontrer le peuple indigène Mursi ? Il vous suffit de prendre un avion à l’aéroport d’Addis-Abeba et de réserver un vol pour Jinka. Une fois que vous aurez atterri dans cette ville, louez un véhicule qui vous emmènera dans le Parc National de Mago, puis dans le village des Mursis.

Source:https://www.voyageethiopie.com/guide…/attraction/mursi

DOUKA EHBA, Sociologue – écrivain Tchadien

DOUKA EHBA, Sociologue – écrivain Tchadien

DOUKA EHBA, Sociologue – écrivain est un jeune écrivain Tchadien, né le 11 mars 1982 à Gounou-Gaya dans la région de Mayo-kebbi Est au sud du Tchad. Sociologue spécialiste de population et développement. Il est diplômé du Centre de Recherche et de Formation Doctorale de l’Université de Yaoundé 1, également il est défenseur des Droits humains et militant de la société civile. Il est actuellement le Directeur General de l’Institut Universitaire des Sciences et d’Administration de N’Djamena, consultant dans les bureaux d’études et formateurs dans plusieurs Instituts.

À cet effet, Il à son actif trois œuvres parues aux Editions Toumaï à savoir :

  • Participation des Collectivités Locales du Tchad au Développement Economique et Social, (Octobre 2019) ;
  • Les bourbiers de la vie, Recueil de nouvelles, (Octobre 2020) ;
  • Périple idyllique, Roman sortira en mars prochain.
« Un minimum de confort est nécessaire pour la pratique de la vertu »

« Un minimum de confort est nécessaire pour la pratique de la vertu »

Il y a 60 ans dans une nation pratiquement des analphabètes, un autodidacte avait une intuition juste sur les priorités d’une nation. Par malheur, ceci avait fait de lui une menace sérieuse pour l’ancienne colonie et surtout pour le degré du sens de prépotence raciale des blancs a l’époque et avait fini par lui coûter la vie de la pire des manières cruelles. Dans son discours à la conférence panafricaine de Léopoldville en août 1960, Emery Patrice Lumumba a souligné que « l’indépendance politique n’a pas de sens si elle ne s’accompagne pas d’un développement économique et social rapide ». Dans son livre publié après son assassinat, Congo, my country (Congo, mon pays), l’intuition est justifiée : « Un minimum de confort est nécessaire pour la pratique de la vertu ». Ce dernier aurait dû s’appliquer à tout le monde et pas seulement à quelques-uns.

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Aujourd’hui, l’élite est imprégnée de Congolais titulaire de PhD ou doctorat et certain même ont vécu plus dans l’hémisphère occidental que dans leur pays d’origine. En pondérant ces cadres, on pourrait à tort se précipiter pour conclure que la RDC est actuellement bien au-delà de la prescription articulée du cher Patrice Lumumba. Et comme si nous étions socialistes ou communistes, la masse applaudis l’État pour l’acquisition d’avions et de bateaux de pêche, ou de réquisitionner de terres pour répéter des tentatives ratées, au lieu d’encourager des individus ou des groupes congolais qui n’ont pas accès aux caisses de l’État et sont capables de surmonter les obstacles posés par chaque fonctionnaire auquel ils doivent faire face ou soudoyer à chaque étape. Mais déjà lorsqu’il est logique pour des millions des sans-emplois et sous-payés que les institutions gouvernementales étouffent leurs citoyens ou / et hypothèquent le patrimoine national et les ressources stratégiques pour augmenter le revenu de l’Etat enfin maintenir leur style de vie sans essayer d’augmenter le revenu des individus ou/et décroitre le chômage, on peut déchiffrer combien il est insensé de penser que nous sommes sur la voie sociale et économique de la crise ou du danger perçu de Lumumba.

En passant on doit dire que c’est bizarre que les citoyens congolais trouvent troublant l’assaut du Capitole des États-Unis par des milliers d’émeutiers radicaux. Le gouvernement américain a malgré cela commencer la deuxième série de paiements directs de 600 $ pour les célibataires et de 1200 $ pour les couples mariés, en plus de ceux qui ont des enfants éligibles qui recevront également 600 $ pour chaque enfant éligible. Et il y a un fait que les plateformes sociales ont eu l’audace de bannir leur président de la république pour son « mauvais comportement » alors qu’en RDC ou en Ouganda c’est plutôt le président qui peut éteindre l’internet sur tout le territoire, sans tenir compte des conséquences sociales et économiques. Alors, on n’a pas à s’inquiéter, tout ira bien, pour eux.

De notre côté, c’est carrément pétrifiant qu’il n’y ait pas de rage de la part des Congolais et au lieu de condamnation sévère diplomatique de la part du gouvernement congolais, le président Félix Tshisekedi annonce qu’une grande cérémonie serait organisé après que la Belgique, un demi-siècle plus tard, avoue avoir et a décidé de rendre les dents de Emery Patrice Lumumba prises comme trophée après son meurtre le 17 janvier 1961. Qu’est-il arrivé au reste de Lumumba et à celui de ses collègues Mpolo et Okito? Dans cinquante ans, quelle autre partie du corps de Lumumba les Belges admettront-ils garder dans leur tiroir ? Allons-nous tous ignorer qu’il s’agit de la reconnaissance de l’un des crimes abominables commis pour protéger le mode de vie social et économique de tous les Belges ?

Plus d’un demi-siècle plus tard, les Congolais devraient effacer la paranoïa de revivre la crise juste après l’indépendance de la RDC en 1960. M. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo n’est pas un Joseph Kasa-Vubu. M. Sylvestre Ilunga Ilukamba est vraiment loin d’être un Patrice Emery Lumumba, une icône de la libération africaine. Et puis, il n’y a aucun moyen de faire passer M. Kabila Kabange pour un Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Za Banga même si le prénom des deux est Joseph. Et qui serait en quelque sorte l’autre Joseph, le naïf, Joseph Midiburo ? Néanmoins, il faut se méfier du nouveau Moise Tshombe. Ce dernier avait pris la fuite en 1963 en Rhodésie du Nord, plus tard en Espagne avec 80 millions de dollars, qui vaut aujourd’hui près d’un milliard de dollars, des caisses de l’Etat pour revenir un an plus tard et prétendre sauver la nation de la faillite en utilisant sa propre poche.

L’état de lieux de la RDC se traduit par les consultations politiques organisées par le président de la République Félix Antoine Tshisekedi qui mettent en évidence une réalité fondamentale et terrifiante. Comme à l’arrivé de son prédécesseur à la tête de l’Etat, il s’agit d’une preuve d’un manque profond à la fois de feuille de route sociale et d’état d’esprit de politique économique moderne. Hélas, l’extrait de jus de cet exercice est plus toxique que la mise en scène. Certains des objectifs visent à créer une répartition équitable de la pauvreté entre les hommes et les femmes au lieu de chercher à augmenter le salaire minimum pour tous, a ajouter plus de puissance de feu à l’Est de la nation au lieu d’un armada économique et sociale, accroitre le tourisme alors que le visa touristique congolais est un casse-tête à obtenir, et surtout, la menace de dissoudre le Congrès s’il ne sert pas le Président au lieu de menacer de dissoudre la fonction publique s’il continue obstinément de ne pas servir le peuple.

Etant donné que la machine est déjà allumée et beaucoup de iambes et bras pressant l’accélérateur, à ce stade, nous devons peindre trois principaux scenarios et les gagnants et perdants des résultats respectifs.

Le premier scénario est que le président atteint ses objectifs et consolide tout le pouvoir. L’Union Sacrée pourrait déclencher, comme le MPR en 1967, une pente glissante ou qualifiée à l’heure d’une « vraie révolution nationale, essentiellement pragmatique ». Le gagnant sera M. Joseph Kabila qui se débarrassera des flatteurs coriaces et surtout n’aurai plus besoin de faire le modeste bouc émissaire. En revanche, toutes les lacunes et les maladresses sur le plan social et politique de l’équipe du président de la République seront mis en évidence. Les bévues économiques ne pouvaient que s’aggraver avec l’appétit de tous les démons politiques congolais et l’intelligentsia du Lumpen qu’ils doivent embrasser et embarquer avec eux pour concocter une majorité parlementaire. Malheureusement, le peuple congolais qui aura d’une manière ou d’une autre à payer la note.

Le second scénario, le FCC reste majoritaire dans la même coalition métamorphosée. Dans ce cas, M. Tshisekedi sera le gagnant politiquement car il pourra à continuer à faire l’autruche ou son camp continuerai de se servir de M. Kabila comme bouc émissaire pendant que celui-ci devra continuer à jouer au vilain dans la série. Des chômeurs et fanatiques tribales de part et d’autre continueront eux aussi à être insensible l’état de lieux social et économique de la nation pendant que l’État concocterait d’autres grands plans qui n’auront aucun impact sur l’amélioration de l’état primitif de pauvreté congolais. Ici encore, le peuple congolais devra financer ce cirque désagréable.

Le dernier scénario imaginable est que du FCC trouve une manière de préserver sa cohésion et sa majorité au parlement sans CACH. Le seul gagnant sera le peuple congolais car nous serions en mesure de tenir une clique spécifique responsable de ce qui arrive à la nation avec l’aide de l’affrontement constant prévisible entre CACH, qui est mieux à tenir la position de l’opposition que de gouverner, bien que soi souvent trop passionnel leur manœuvre, et le FCC.

Indépendamment des scénarios tracés, aucun des résultats n’est franchement charitable pour les congolais. Le dernier est tout simplement moins atroce, c’est le moins qu’on puisse dire. Cela se justifie la similitude entre le passé et le présent en termes de chef de l’Etat congolais et qui les entourent et/ou contournent. Ils ont tous l’appétit pour de grands programmes qui ne sont pour la plupart pas pertinents pour le peuple congolais et basés sur des notions de politiques économiques expirées mais cela semble tellement cool et nouveau lorsqu’elles sont stressées avec des termes comme les indices macroéconomiques ou la bonne gouvernance. Il faut aussi relever qu’ils semblent être tous aveuglés par leur objectif politique ; la concentration and conservation du pouvoir.

Il faut souligner qu’Il n’y a pas grand-chose à injecter de la part de LAMUKA dont une partie de la secte aboie de temps en temps tandis que l’autre se tient à l’écart, faisant les yeux doux tantôt au président Tshisekedi, tantôt a son prédécesseur, au lieu de s’imposer en chien de garde dans le système pour le peuple tout en formulant une seconde opinion sur les programmes et actes sociaux et économiques du pouvoir en place.

La bonne nouvelle est que 2023 n’est pas si loin et il devient chaque jour plus évident que la lignée d’individus et de groupes téléchargés des passions et visions coloniales qui vise la consolidation du pouvoir pour le pouvoir et jouissance l’illusion de l’opulence touche à sa fin.

Forcément, le prochain président sera moderne ou, dirons-nous, aura une compréhension moderne du monde et un appétit pour ce qui semble être de petits actes qui ont un impact énorme sur les Congolais. Contrairement à ses prédécesseurs, cette personne et son équipe déchiffreront qu’un second mandat est une récompense et non un acquis. Ainsi, l’accent sera sur l’axe économique et social national tel que l’augmentation du salaire minimum pour augmenter les revenus congolais au lieu de l’Etat pour améliorer la qualité de la pauvreté congolaise, lutter contre le chômage en générant un écosystème dans lequel les citoyens peuvent acquérir les moyens participations modernes et s’engager à faire des affaires ou dialogues modernes et s’assurer une retraite digne. En plus, le nouveau chef de l’état devra rompre les liens avec l’ancien monopole, fermer le poste diplomatique, jusqu’à ce que ce dernier paie une grosse indemnisation financière, qui devrait être fixée à 10 000 dollars par Belge vivant aujourd’hui, pour les crimes horribles qu’il ait engagé avant et longtemps après l’indépendance de sa colonie 80 fois plus grande qu’elle et a ses habitants pour fournir et préserver a tous les citoyens Belges un niveau de vie moderne éternellement et au petit royaume une grande pertinence sur la scène mondiale. C’est ainsi qu’on met les Congolais d’abord, morts ou vivants !!!

JO M. Sekimonyo

 »La disgrâce du tyran » de Jean Bosco Manga

 »La disgrâce du tyran » de Jean Bosco Manga

Résumé : « Le roi Wangsirna qui tient en haleine, d’une main de fer, depuis plus de deux décennies le royaume de Tamsirna, est plus que jamais confronté à la plus rude insurrection qui va sonner le glas de son règne. Lâché par les siens, isolé par les puissances coloniales, le roi qui rumine avec amertume cette décrépitude en s’en prenant à son Marabout Djèsiijag, ne trouvera soutien et réconfort précaires qu’auprès de la reine Mannkom et de ses fidèles conseillers Arkali et Kaoutouin. Pris dans la tourmente d’un pouvoir agonisant, usé par l’effet des vicissitudes d’un long règne qui a fini par l’abimer lui-même, le roi sera capturé vivant par les insurgés lorsqu’il tentait de défendre désespérément son palais par une répression sanglante de la sédition. Traduit devant la Haute Cour de Justice, le Procureur royal, au cours d’un procès expéditif, requiert la peine de mort contre lui. C’est devant ce dilemme défendu farouchement par les Avocats des deux parties au procès, et qui repose la pertinente question du châtiment suprême à infliger aux grands criminels que la Haute Cour de Justice du royaume est appelée à trancher sur le sort judiciaire qui sera réservé au roi déchu. »

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Préface de Augustin Tabo, Maître de conférence à l’Université Paris Descartes (France), Écrivain…

(…)En relisant une dernière fois les pages de  »La disgrâce du tyran », minutieusement et brillamment écrites par Jean-Bosco Manga, je ne peux que souhaiter avec ardeur d’atteindre le grand nombre de lecteurs possibles et la réussite.

Parler de l’homme et de l’auteur, n’est pas chose aisée. Juriste de formation, journaliste, enseignant et militant engagé à la fois, Jean-Bosco Manga est bien de son époque. En assignant à son œuvre littéraire une fonction sociale déterminante, il adopte une démarche comparable en plusieurs points à celle des grands écrivains : Césaire, Camus, Fanon, Baba Moustapha pour ne citer que ceux-là.

Riche de multiples facettes,  »La disgrâce du tyran » qui veut éveiller les consciences, propose un théâtre d’édification. En effet, Albert Camus disait : « Le théâtre de notre époque est un théâtre d’affrontement, il a la dimension du monde, la vie s’y débat, lutte pour la plus grande liberté, contre le plus dur destin et contre l’homme lui-même. »

Dans cette pièce de théâtre, Jean-Bosco invite le lecteur à suivre l’inexorable et la brutale chute d’un roi despotique jusqu’à un procès qui le mènera à répondre aux graves accusations de haute trahison, crime contre l’humanité, crime économique, toutes passibles de la peine capitale.

A travers la diversité des inflexions, l’on retrouve cette qualité sans cesse majeure du ton :

« Comment peut-on continuer à garder le silence devant ce règne de l’arbitraire et de la terreur quand on nous prive, avec nos femmes et nos enfants, de la jouissance des richesses communes du royaume ?

Comment se taire quand ces oppresseurs osent menacer, emprisonner, torturer et liquider systématiquement et en toute impunité, toutes celles et tous ceux qui ont l’intrépidité de

dénoncer cette mauvaise gouvernance ?

Comment pouvons-nous accepter d’être aux yeux de nos enfants et de nos femmes des effarouchés exilés dans notre propre royaume, des hommes qui manquent d’audace, de

toupet et ne peuvent jamais oser pour changer leur destin ?»

Inspiré par la situation dramatique qui touche bon nombre de pays, en particulier en Afrique, gangrenés par la gouvernance autoritaire, kleptocratique des chefs d’Etats sans scrupules, l’auteur a su composer un texte très actuel, une satire engagée et sans concessions qui ne manquera pas d’éveiller les consciences et d’ouvrir le débat sur le sort judiciaire à réserver aux tyrans. »

Jean-Bosco Manga, La disgrâce du tyran, théâtre, 114 pages, Ed. Toumai, N’Djaména (Tchad), 2018